Pourquoi j'ai dit oui ? Un concert ? Ouais, ça peut me faire du bien. Ou pas. Et si je le croise, je n'aurai pas l'air fine. Espérons que ça ne soit pas une manigance entre ma famille et la sienne pour qu'on se retrouve. Non ce n'est pas le genre de Sam. Rectification : c'est son genre tout craché. Seulement là, elle voit que ce n'est pas le moment pour me parler de mon mariage, de ma vie et de tout ce qui s'en suit. Elle m'a dit que c'était une soirée entre sœurs. Reese doit y être et va sûrement nous présenter son boyfriend, le fameux Ian ! Le pauvre, il n'a pas peur de servir de troisième roues avec nous. On a promis d'être sage et de ne pas lui poser trop de question. Sam a même dit qu'elle essaierait d'être adorable… On verra bien. Pour l'heure, on doit se garer. « Tu peux me passer un chewing-gum » Elle me montre la boîte à gant. Je l'ouvre et là… c'est le drame. Ce n'est pas possible d'être aussi bordélique. Note à moi : dire à papa de ne plus lui prêter la voiture. C'est le bordel ! « T'es sûre qu'ils sont là ? » « Affirmatif, je les ai balancé hier. » Balancé ? Ah bah oui c'est sûr qu'on va les trouver du premier coup. « Tiens regarde » C'était quoi ça ?  « SAM LA ROUTE ! » Elle relève la tête. La voiture vient de rentrer dans celle de devant, j'ouvre la portière et sort aussitôt. « Vous n'avez rien ? » La blonde sort de son véhicule. « Désolée ma sœur ne regardait pas la route. C'est entièrement notre faute. » Oui notre, je suis tout autant responsable que Sam, j'aurai dû penser à la route. Sam finit par sortir du véhicule pour constater les dégâts et autant dire : ce n'est pas jolie ! Ah bah elle commence bien la soirée !

La country ça a jamais vraiment été mon truc, mais bon on me traîne dans les fêtes populaires depuis que je sais tenir sur mes jambes, alors on va dire que j'ai fini par me faire une raison. Et puis Reese a dit soirée entre sœur donc... On discute pas les ordres de Reese. Enfin si on les discute, souvent même, quand on s'appelle Sam White, mais elle a dit que ça ferait du bien à Aspen alors, qu'il fallait qu'elle sorte et se change les idée, tout ça, tout ça. J'ai pas beaucoup plus insisté. Je suis peut-être une vraie garce par moment, mais quand il s'agit de ma famille, je sais faire des efforts, je ne suis pas un monstre non plus. Et puis après tout, country ou pas country, une soirée est une soirée, il y a toujours moyen de s'amuser. Robin m'a dit qu'il viendrait avec Logan et Barry - et l'autre connasse aussi, mais elle je préfère l'oublier – je pourrais toujours aller les rejoindre à un moment ou un autre. Mais pour l'heure il faut surtout que je me gare et puisque toute la ville semble avoir décidé de venir pour la soirée, ben c'est pas gagné.  « Tu peux me passer un chewing-gum »  D'un geste de la main, je lui désigne la boite à gant, pendant que mes yeux continue de scruter le parking à la recherche d'une place. T'es sûre qu'ils sont là ? » Je jette un rapide coup d'oeil à ma sœur qui semble galéré à trouver ce que je lui demande. Ok, je suis pas exactement une maniaque du rangement et la boite à gant est légèrement en bordel, mais je suis sûr que les chewing-gum y sont.  « Affirmatif, je les ai balancé hier. »  Elle continue fouiller dans les affaires entassées mais apparemment, elle n'arrive pas à s'y retrouver dans mon bordel organiser. Je pousse un soupire discret et me penche vers elle, lâchant la route des yeux pour cinq petites seconde.  « Tiens regarde » Je savais bien que je les avais mis par là. Je tends la main pour attraper le paquet que je vois dépasser quand le hurlement de ma sœur ramène mon attention sur ce qui se passe devant moi. « SAM LA ROUTE ! » J'écrase le frein comme une dingue et la voiture a beau s'arrêter dans un crissement de pneu, envoyant nos corps vers l'avant, cela ne nous empêche pas de percuter la voiture de devant. Légèrement. Juste légèrement. Parce qu'heureusement pour tout le monde on est dans un parking, pas sur un circuit automobile, je roule à peine à dix à l'heure. Ma sœur se précipite hors de l'habitacle et je passe une main dans mes cheveux.  « putain. »  la soirée commence bien. Je suis Aspen et m'approche de l'endroit de l'impact pour constater les dégâts.« Désolée ma sœur ne regardait pas la route. C'est entièrement notre faute. » Je me penche pour regarder de plus près les deux voitures.  « Juste de la taule froissée. »  c'est déjà ça. Je relève la tête pour regarder l'autre conductrice.  « Vous n'avez rien ? »

BABY IT'S YOUUUUU ! YOU'RE THE ONE I LOOOOVE, YOU'RE THE ONE I NEEEEED, YOU'RE THE ONLY ONE I SEE ! La voix de Beyoncé raisonne dans toute la voiture alors que je bouge ma tête au rythme de la musique. Je jette un petit coup d'oeil à mon rétro et grimace en voyant à quoi je ressemble. Je suis moche. Il y a des fois, j'ai une tête moche mais aujourd'hui c'est différent, je suis vraiment moche, pas seulement ma tête. Déjà, je ne comprends pas parce que j'ai l'air fatigué alors que je me suis couchée à 22h la vieille. Nous sommes samedi matin et j'ai passé mon vendredi soir à dormir. Coucou je n'ai pas de vie, pas d'amis et je passe mon temps à dormir. Ça me déprime. Oui voilà, JE DÉPRIME ! Je suis moche, j'ai bientôt 30 ans et pas d'amis, pas de copain et pas d'amoureux. J'ai l'impression que tout le monde avance, tout le monde fait sa vie et moi, je suis sur la ligne de départ. COME ON BABY IT'S YOUUUU ! Beyoncé me fera toujours un effet de dingue ; cette nana chante bien, danse bien, elle a un beau corps et en plus elle est grande. YOU'RE THE ONE THAT GIVES YOU ALL. Je chante en même temps que Queen B. Enfin 'chanter' … Je dirais plutôt crier/hurler/massacrer la chanson. J'entrouvre la bouche pour chanter la suite mais non, BIM BAM BOUM PLOUF. Je sens quelque chose derrière. Quelque chose est entré derrière. Pas dans MON derrière, dans celui de ma voiture. Aaaaaaah. Je freine aussitôt et sort de ma voiture. C'est la fiiiiiiiin. Je jette un coup d'oeil à l'endroit où il y a eu l'incident et hausse les épaules. J'ai à présent face à moi deux jeunes femmes qui elles aussi semblent aller au même endroit que moi. Elles ont de la chance qu'il n'y ait pas grand chose, j'aurais vraiment crisé sinon. « Désolée ma sœur ne regardait pas la route. C'est entièrement notre faute. » C'est sûr que ce n'est pas la mienne de faute. « Ce n'est pas grave. » J'ajoute alors, en les regardant à tour de rôle. Je ne sais pas pourquoi, mais elles me disent vaguement quelque chose. Je les connais ? Je les ai connu ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Tant pis ! Si on se connaît vraiment, elles me reconnaîtront. « Ça aurait pu être pire. » J'annonce alors, en allant de nouveau jeter un coup d'oeil à ma voiture. Je grimace. Argh. C'est quand même moche à voir. « On fait un constat ? » Je demande alors. On va être en retard pour le concert, roooooh ! Il vaut peut-être mieux oublier cette histoire de constat.